Planter des arbres pour compenser les émissions de CO2 : fake news et permis de polluer
Au lieu de diminuer à la source leurs émissions de CO2 pour limiter l’effet de serre et donc le réchauffement climatique, la plupart des acteurs se contentent de les compenser en constituant des stocks de carbone via la plantation d’arbres. C’est la fameuse « compensation carbone », populaire mais très insuffisante voire inefficace. Il faut que ces industries réduisent leurs émissions de CO2 et trouvent des solutions concrètes pour moins polluer.
Les projets de plantation d’arbres, peu coûteux et faciles à mettre en œuvre, sont devenus très courants au point que tous les acteurs (sociétés, associations, collectivités territoriales, ONG, institutions…) en abusent pour justifier leurs activités polluantes, s’affranchir de réductions à la source de leurs émissions et/ou pour séduire le grand public, emprunt d’un renouveau de la « nature ». En réalité, planter des arbres pour compenser les émissions de CO2 est une « Fake News » de vieille date.
Le verdict est que planter des arbres n’est pas une solution viable pour compenser nos émissions de CO2. Ce sont des propos fallacieux pour continuer à polluer sauvagement. Par exemple, au Bénin, la SOBEBRA déverse des milliers de tonnes de pollutions atmosphériques et sonores sans jamais prendre l’initiative de réduire ses émissions.
Ainsi, de nombreuses associations, ONG, pétitions, et activistes « verts » sur smartphone surfent sur ces programmes de plantation pour se faire connaître et/ou en tirer des revenus, trop souvent de manière contre-productive en octroyant aux entreprises polluantes de véritables « permis de polluer ». Alors qu’il faut diminuer en amont ses émissions de gaz à effet de serre, on peut les compenser facilement en aval tout en « verdissant ». C’est en partie ma critique formulée : « cultiver des plantes puis stocker le CO2 qu’elles ont pris à l’atmosphère n’est pas une option viable pour contrecarrer les émissions non réduites provenant de la combustion des énergies fossiles. »
Il faut mettre fin à ce « permis de polluer » ou encourager ces industries pollueuses à trouver des solutions pour réduire les impacts environnementaux qui rendent malades les populations démunies, détruisent la couche d’ozone et créent d’autres effets néfastes sur la planète. Arrêtons de dire que planter un arbre contribue à réduire les émissions de CO2, c’est une « Fake News » pour déjouer la conscience de tous.
La plantation des arbres le 1er juin n’est qu’un acte d’hypocrisie, qui au final va agir sur nous, les pays et peuples moins avancés. Alors, si chaque organisation, ONG, association, coalition et activiste pouvait réfléchir à cet acte injuste, dont l’expression est devenue une poésie quotidienne, en mettant une forte pression sur ces industries pollueuses pour trouver des solutions concrètes. De même, si rien n’est fait ou si les COP continuent à se réunir, le pire va nous rattraper d’ici peu. Il est temps de passer du dialogue à l’action et mettre fin aux paroles irréalisables.
Que disent les OSC et jeunes activistes
« Planter des arbres aujourd’hui est une nécessité, une obligation pour l’humanité. Nous avons déjà un surplus de gaz à effet de serre à éliminer de notre planète, et les arbres jouent un rôle crucial dans ce processus. Ils agissent comme des séquestrateurs et des capteurs de CO2. Nous devons donc planter des arbres pour réduire les effets du réchauffement climatique. Ce n’est pas une opportunité pour les entreprises de continuer à polluer l’environnement sans rien, cela va au-delà. Le deux moyens d’atténuation qui existent sont la séquestration du CO2 par les écosystèmes forestiers et son élimination depuis la source, c’est-à-dire ne pas tout simplement émettre de CO2. » dixit Tabaraka Bio Bangana, Géographe consultant et Activiste engagé pour le climat au Bénin.
Pour la même cause, Youba Sokona vice-président du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), est un fervent défenseur de la réduction des émissions à la source et critique les solutions de compensation inefficaces. Il n’est pas seul défenseur de la justice environnementale. Maîmouna ADAMOU alias Miss Climate jeune activiste Béninoise, Co-fondatrice du mouvement « YC4CA-Youth Coalition for Climat Adaptation », et coordonnatrice de Climate Clock Bénin, milite pour des actions concrètes et immédiates contre le changement climatique dans son pays et en Afrique. Ceci est la preuve de l’engagement de la jeunesse béninoise pour la justice climatique. L’ancienne ministre française de l’Environnement Madame Ségolène Royal a souvent souligné l’importance de réduire les émissions à la source plutôt que de se reposer sur des solutions de compensation. C’était lors d’un entretien exclusif
À LIRE
Est-ce que planter des arbres sauvera la planète ?
Au Benin, des OSC comme JVE BENIN & Ecoblog travaillent activement pour sensibiliser la population et les décideurs politiques à l’importance de réduire les émissions de CO2 à la source. En terme, il est impératif de mettre fin à l’illusion que la plantation d’arbres peut à elle seule résoudre le problème des émissions de CO2.
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